Textes du jour Ps 93, Daniel 7 :13-14, Ap 1 :5b-8, Jean 18 : 33-37

Nous vivons des temps … difficiles, et il est rare que les media nous réconfortent par de bonnes nouvelles. Nous avons connu récemment tous ces épisodes climatiques meurtriers, comme ces inondations dans plusieurs coins de France, d’Europe, et du monde. Encore plus récemment ces incendies en Californie, avec la ville de Paradise rayée de la carte. Nous apprenons continuellement des migrations massives dans de nombreux coins du globe qui résultent soit de déchaînements de violence, de guerres ou de conditions impossibles pour survivre.

Le contexte politique international est vraiment préoccupant, et pour la France en ce moment, on ne peut pas dire que la situation soit sereine. (semaine des gilets jaunes)

Alors dans ce contexte où l’insécurité est grandissante à tous les niveaux, qu’est-ce-que la Parole de Dieu peut nous dire ?

Que nous enseignent ces textes du jour, apparemment si divers, et comment peuvent-ils nous servir dans notre vie de tous les jours, dans notre façon d’analyser les choses, de réfléchir, de nous comporter ? J’ai l’intime conviction qu’aujourd’hui encore plus qu’hier, il est utile et même vital de revenir à l’essentiel, le Roc de la Parole de Dieu.

Premier point : L’Eternel règne (Ps 93) –

Nous devons constamment nous rappeler que Dieu EST … de toute éternité, qu’Il a un plan pour l’humanité. Le psaume 93 nous rappelle que l’Eternel règne. Lire et relire les Ecritures va fortifier notre foi.

Depuis la naissance de l’humanité, l’homme a choisi de se passer de Dieu; et Dieu a laissé l’homme libre de son choix. Mais Dieu a conçu de toute éternité un plan de salut pour l’homme. Je vais sauter toute cette partie de la première alliance où Dieu patiemment, pédagogiquement met en œuvre ce plan de Salut pour aboutir à la venue de Jésus sur terre, fils du Père, l’image du Père.

Jésus a pris chair dans une famille pauvre, est né dans une étable, passe son enfance dans un village ignoré (Nazareth) d’une région déconsidérée (la Galilée).

A l’âge de 30 ans, il démarre sa vie publique : 3 années où il enseigne, guérit les malades, porte sur chacun un regard d’amour et notamment sur les rejetés de la société : lépreux, publicains, prostituées …

Il s’insurge contre le pouvoir religieux qui asservit le peuple avec des règles extérieures au cœur profond de l’être humain.

Il est arrêté par ce même pouvoir religieux et condamné à mort. Sa mort est celle d’un esclave, d’un malfaiteur et il représente l’humanité maudite …

Tout semble fini …

Et sa résurrection est un renversement complet. Elle prouve au monde que Jésus est bien celui qu’il proclamait être avant sa mort. Il renverse les dominations. Sa mort sur la croix nous a acquis la victoire sur le monde des ténèbres, sur la mort .

Dieu nous aime, et en Jésus nous a délivrés de nos péchés par son sang. Ap 1 :5b

Et j’ajoute ce verset tiré de la lettre aux Colossiens :

Le Père nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume

du Fils de son amour ; en Lui, nous avons la rédemption, la rémission des péchés (Col 1 :13-14)

Nous sommes dans cette période d’attente du retour en gloire du Messie. Jésus va revenir, nul ne sait quand, seul le Père le sait, pour juger les nations et établir son Royaume.

C’est une période où la grâce est accessible, où les chrétiens doivent être des témoins fidèles et tenir ferme dans la foi et dans l’amour, pour manifester la vie de Jésus-Christ et annoncer le plan de salut à leurs contemporains. Donc ce royaume , s’il n’est pas encore manifesté aux yeux du monde est pourtant bien déjà là.

2ème point

Il a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père Ap 1 :6.

Royaume : le terme grec est « basileia » (de la famille de « basileus », roi) traduit selon le contexte par royaume, règne, royauté.

Ce Royaume : comment le caractériser ?

Ce Royaume de Dieu est subversif au sens étymologique, parce qu’il renverse toutes nos valeurs.

Je lève tout de suite une ambiguïté : il ne s’agit pas de troubler l’ordre social. Au contraire, il nous faut continuellement prier pour nos gouvernants suivant l’injonction de l’apôtre Paul ( en 1 Ti 2 : 1-3), en cette période de persécutions des chrétiens sous l’empereur Néron.

J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, 2pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. 3Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, 4qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.

Jésus accomplit par sa vie et par sa mort ce renversement de valeurs, et sa résurrection le mettra en lumière.

Regardons ce renversement des valeurs dans le Royaume de Dieu, par exemple:

Dieu s’est fait homme

Le Roi des rois est venu vivre comme un serviteur

Le Dieu Saint s’est fait péché sur la croix

Les derniers sont les premiers

les gens rejetés précèdent les gens importants

le pouvoir a été remplacé par le service

l’enfant précède l’adulte

la faiblesse constitue la véritable force

la folie de Dieu est plus sage que la sagesse de l’homme

On voit aussi tous les paradoxes dans la pensée biblique qu’il nous faut tenir ensemble

Jésus serviteur et en même temps Roi des rois

Jésus agneau immolé Roi couronné

Royaume déjà là et pas encore là

Royaume parmi vous et il n’est pas de ce monde

Oui, nous sommes bien conscients que ce Royaume n’est pas encore établi, et qu’Il nous faut attendre le retour en gloire de Jésus le Messie pour l’avènement du Royaume aux yeux de tous.

Le passage de sa comparution devant Pilate lu tout-à-l’heure, nous le rappelle :

Mon royaume n’est pas de ce monde

Et pourtant, dans l’Histoire de l’Eglise, la tentation est permanente d’utiliser le pouvoir sur les croyants, pour des fins politiques (exemple tout récent des élections au Brésil), ou pour préserver l’institution : cacher vérité sur des abus commis pour préserver l’apparence.

Les paraboles du Royaume sont souvent dérangeantes, voire provocatrices, comme celle des talents ou des ouvriers de la 11ème heure. Ces paraboles sont là pour nous amener à nous déplacer, changer notre perspective, nous ouvrir sur le Royaume.

3ème point : Il a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père Ap 1 :6

Avant de parler de cette notion de sacrificateurs qui est un peu mystérieuse, voire effrayante pour nous, je voudrais revenir sur un point fondamental du Royaume…

Comment sait-on que l’on fait partie du Royaume ?

Le Royaume est parmi vous, nous dit Jésus. Et bien, par la foi, je sais que le Royaume de Dieu est en moi, si Jésus est le Roi de mon cœur.

On peut le savoir intellectuellement mais si on n’a jamais demandé à Jésus d’entrer dans notre cœur, on passe à côté de l’essentiel. Il se tient à la porte de mon cœur, il frappe, et il attend que je lui ouvre pour être en relation, communion avec moi. (Ap. 3 :20)

Il me faut réaliser que sur la croix, il portait mes péchés, que le jugement de Dieu est tombé sur lui pour mon péché, que je suis pardonné de mes péchés et délivré de la puissance du péché. Ma vieille nature a été crucifiée, et je vis désormais de la vie nouvelle que Jésus m’offre. Voilà la nouvelle naissance, la naissance d’En-Haut dont Jésus parle à Nicodème. (Jean 3).

Mais de quoi parle-t-on, quels sacrifices sommes-nous appelés à offrir ?

Tout d’abord un sacrifice de Louange comme nous dit ce verset de la lettre aux Hébreux.

Par lui (par Jésus), offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. (He 13 :15)

Louer Dieu, le célébrer ensemble le dimanche matin au culte, c’est habituel, naturel et cela nous fait du bien.

Louer Dieu dans la semaine, chanter un cantique de reconnaissance, seul chez soi, c’est beaucoup moins naturel, beaucoup moins dans nos habitudes, surtout les jours un peu difficiles, où nous sommes abattus par les circonstances et le combat de la vie.

Et c’est pourtant ce que le Seigneur veut pour nous : offrons sans cesse un sacrifice de louange. Cela nous permet de lever les yeux vers Jésus, de nous décentrer de nous-mêmes et de nos problèmes et de voir les choses, non plus avec notre perspective limitée, mais avec celle du Royaume de Dieu. Le Seigneur veut fortifier notre marche.

Et puis le sacrifice que nous sommes appelés à offrir, et sans soute, cela vient-il en premier, et bien c’est … nous-mêmes, comme le dit Paul dans l’épitre aux Romains :

Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. 2Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.(Ro 12 :1-2)

Ce culte est à renouveler chaque jour dans un engagement toujours plus profond, à la lumière de la Parole qui nous éclaire et renouvelle notre intelligence.

Conclusion

Jésus dont nous attendons le retour en gloire nous a montré le chemin : Il est le

Chemin, la Vérité, la Vie. Aux mains du gouverneur romain Pilate, iI explique :

«Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. » (Jn 18 :37a)

En tant que sacrificateur du Royaume, pouvons-nous dire à sa suite :

Je suis né de cette nouvelle naissance, de cette naissance d’En-Haut, j’ai accepté le salut que Jésus m’a offert en mourant sur la croix ; et maintenant je vis dans ce monde pour rendre témoignage à Jésus, la vérité ?

Jésus nous dit : « Quiconque est de la vérité écoute ma voix . » (Jn 18 : 37b)

Puis-je dire :

J’appartiens à Jésus, Lui la Vérité, et j’écoute Sa voix, c’est-à-dire, je garde Sa Parole; c’est-à-dire, je lis Sa Parole, je m’en imprègne et je laisse Dieu par Son Esprit me transformer jour après jour ?

Dimanche prochain, s’ouvre la période de l’Avent où nous sommes appelés à méditer sur ce plan de salut que Dieu nous offre en Jésus ; Il est venu révéler son amour inconditionnel, passionné pour chacun de nous.

Je voudrais que nous puissions saisir cette occasion pour nous plonger intensivement dans cette Parole durant ce temps de l’Avent. Cette Parole a pris chair en Jésus ; en lisant cette Parole, laissons-nous décoiffer, déplacer dans nos idées reçues, pour avancer ensemble et proclamer la venue de Son Royaume dans Sa gloire.

Cet ancrage dans la Parole nous permettra, en dépit de toutes les mauvaises nouvelles du monde, de pouvoir tenir ferme … dans Sa Paix parfaite