Aumônerie des prisons

 

 

Ouverte en janvier 2018, la Maison d’arrêt de Draguignan s’est remplie progressivement et compte aujourd’hui près de 600 détenus.

La maison d’arrêt est un lieu de détention pour les personnes ayant été condamnées à de courtes peines, inférieures à 2 ans, les personnes en transit ou en attente de jugement.

Les aumôniers assurent les entretiens individuels en cellule, ainsi que les partages bibliques et cultes en équipe. L’aumônerie protestante est composée de deux aumôniers Eva Nocquet et Renaud Leenhardt et quatre assistants Martine Giraud, Robert Bordin, Brigitte Chenevoy et Jonet Gilles. Les rencontres individuelles en cellule sont primordiales car nous y faisons de très belles rencontres. Les coeurs s’ouvrent au milieu de la souffrance et sur le chemin de la repentance.

Des cultes communs avec l’aumônerie catholique sont célébrés à l’occasion des fêtes de Noël et de l’Ascension. La distribution de colis de Noël aux indigents est organisée avec nos collègues catholiques et orthodoxes.

Les Bibles et des éphémérides sont fournies par l’aumônerie régionale. Des rencontres entre aumôniers sont organisées par la région, de façon bisannuelle. Un groupe de parole permet aux aumôniers de s’exprimer sur les difficultés, les joies et les peines rencontrées.

Les repas, frais de déplacements et fournitures sont remboursés par la région.

Eva et le pasteur de la paroisse, ensemble ou non, mais avec l’aide précieuse de Robert, Brigitte, Martine et Jonet, assurent deux cultes les 1er et 3ème samedis de chaque mois ainsi que deux partages bibliques, les 2ème et 4 ème jeudis. Voilà pour ce qui est de l’organisation.

Si aujourd’hui, j’avais un message à passer, ce serait que le monde carcéral a changé de visage, que nos lois sont beaucoup plus strictes qu’auparavant, qu’il faut peut- être trouver d’autres solutions au « tout prison ».
Et si en théorie, la prison doit rester le dernier recours, elle est, en réalité, souvent le tout premier…, certainement faute de moyens, mais le coût humain à la sortie est énorme… car nous restons des êtres aux failles innombrables ! Et nous voyons souvent des vies, des familles brisées, des employeurs pénalisés, et c’est la société toute entière qui est touchée.

Chers frères et sœurs, puisque dans chaque être humain demeure l’image de Dieu, n’oublions pas les prisonniers car ils font partie de notre paroisse et ont besoin de notre présence, de notre accompagnement quelque soit les fautes qu’ils ont pu commettre.

Que le Seigneur vous bénisse!

Le reste n’est que surprises. Le monde carcéral est le lieu de tous les paradoxes : promiscuité, isolement, peines, joies, haine, amour…. la liste est longue.

En prison, on retrouve les paroles de Matthieu 25.35-36 : Car j’ai souffert de la faim, et vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli chez vous. J’étais nu, et vous m’avez donné des vêtements. J’étais malade, et vous m’avez soigné. J’étais en prison, et vous êtes venus à moi. »

Toutes ces situations se retrouvent en prison, et ce dont les détenus disposent le plus, c’est du temps. Ils sont demandeurs de partages, d’échanges et de sens.
Alors, avec le Seigneur nous avons du travail. La moisson est grande !

Pourquoi être aumônier des prisons ?

Deux raisons:

  1. Tout d’abord, la Maison d’arrêt de Draguignan se situe sur le territoire de notre paroisse de l’Est Var. Chaque prisonnier est un paroissien qui, peut-être plus que d’autres, a besoin d’une présence, d’une aide psychologique face à sa désespérance (quelles que soient les raisons de son incarcération)
  2. Ensuite, cet espace clos est propice à certains embrigadements et si nous, chrétiens, nous n’amenons pas le message du Christ par une parole d’espérance, qui le fera ?

 

En France, il existe différents types de prisons :

  • Les maisons d’arrêt : reçoivent les personnes en détention provisoire (personnes détenues en attente de jugement ou dont la condamnation n’est pas définitive), les personnes condamnées dont la peine ou le reliquat de peine n’excède pas deux ans.
  • Les maisons centrales : pour les personnes condamnées à une longue peine et/ou présentant des risques.
  • Les centres de détention : pour les personnes détenues condamnées à une peine supérieure à deux ans et qui présentent les meilleures perspectives de réinsertion sociale. Le but est la resocialisation des personnes détenues.
  • Les centre de semi-liberté : pour des personnes condamnées admises au régime du placement extérieur ou de la semi-liberté.
  • Le centre pénitentiaire de Draguignan est une Maison d’arrêt.

Comment devient-on aumônier?

 

L’état français demande de passer un Diplôme Universitaire (DU) afin d’avoir un minimum de connaissances juridiques, psychologiques et théologiques.
Ce DU peut se passer à la faculté de théologie de Strasbourg ou celle de Montpellier.
A Strasbourg, le cycle formait les futurs aumôniers des prisons mais aussi des armées et des hôpitaux.

Les cours comportaient :

  • Une partie importante sur le droit, la laïcité, le principe d’égalité et de non-discrimination, la notion de confidentialité et de secret. Voici quelques éléments clés de ces cours :
    La laïcité, c’est du droit, un régime juridique qui ne doit pas être confondu avec la notion qu’entretient la société face à la religion.La laïcité consiste à affranchir l’ensemble de la sphère publique de toute emprise exercée par une religion ou une idéologie particulière.Mais, la République doit assurer la liberté des consciences, le libre exercice des cultes sous les seules restrictions de l’ordre public. Ainsi, nul ne peut être empêché (même en prison) d’exercer le culte qu’il a choisi tout en se conformant aux lois.
    La République ne reconnaît et ne subventionne aucun culte et, donc, toutes les dépenses relatives à leur exercice sont supprimées, sauf les dépenses relatives à des services d’aumônerie afin de permettre le libre exercice des cultes dans les établissements publics (lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons). En prison, l’aumônier est rattaché à 2 autorités : son église et l’établissement pénitentiaire où il exerce.
  • De la théologie : interprétation chrétienne de la Bible, dialogue interreligieux, évolution de la théologie à travers les âges.
  • Une introduction au Nouveau Testament
  • Une réflexion sur le mal et la souffrance.
  • Une étude sur le sens de la peine à travers les âges
  • Un apprentissage pratique à la vie d’aumônier
  • Un travail sur les raisons et le cheminement intellectuel qui amènent à la radicalisation. Après la réussite du DU, la prison
  • Il faut obtenir un agrément auprès du ministère de la justice qui vous nomme aumônier d’une prison bien déterminée. Cela prend encore quelques mois pour l’obtenir.
  • Un détenu qui entre en prison est informé de ses droits, de ses devoirs et de la présence d’aumôniers. C’est lui qui demande àrencontrer l’aumônier.

 


 

Contact