Culte du 8 mai 2016 Renaud Leenhardt

Culte du 8 mai 2016 Renaud Leenhardt

Culte du 8 mai 2016 Renaud Leenhardt

Culte du 8 mai 2016 Renaud Leenhardt

Marc 2 v 1 à 12

Le paralytique

Nous avons eu depuis le début de Marc des guérisons, des libérations et voilà encore une guérison.

Il paraît que si on voulait enlever toutes les guérisons et les libérations de l’évangile, il faudrait déchirer un tiers de cet évangile. Ne le détruisons pas! Cela nous manquerait beaucoup dans la compréhension de la mission, de l’œuvre de Jésus sur notre terre. Donc accueillons le, cet évangile et méditons toutes ces guérisons miraculeuses.

Chaque guérison nous rappelle quelque chose. Un miracle c’est toujours un signe. Le mot miracle dans la littérature biblique veut dire « un signe », un signe de Dieu qui nous parle, qui nous dit quelque chose. Non pas que le miracle en soit, ne soit pas important, et tant mieux, dans notre histoire, que le paralytique soit guéri. Mais ce qui est important, c’est la façon dont il est guéri, comme chaque fois, c’est la façon dont Jésus guéri les malades, les possédés, ceux qui étaient enchaînés.

Comment chaque miracle nous parle-t-il aujourd’hui? Que retenons-nous du message que Jésus veut nous dire? Ou plutôt des messages qu’Il veut nous adresser?

Aujourd’hui je voudrais souligner quelques points qui m’ont interpellés dans cette histoire de guérison du paralytique qui a choisi de rencontrer Jésus pour essayer d’être guéri.

Tout d’abord, je me demande si c’est lui, le paralytique, qui a choisi ou les quatre amis qui le portaient ?

Le texte ne nous le dit pas, mais un détail m’a frappé et il ne me paraît pas anodin: je crois que c’est la seule fois où il est dit « voyant leur foi ». D’habitude Jésus dit « ta foi t’a sauvé, va et ne pêche plus » ou alors « voyant sa foi ». Là, c’est  » voyant leur foi ». Ce « LEUR » englobe certainement les quatre amis porteurs et probablement le paralytique, mais en tout cas les quatre porteurs. On pourrait en conclure que c’est eux qui ont l’initiative de cette action pour essayer de provoquer la guérison de leur copain. Ça, c’est déjà une très belle chose, car j’imagine les quatre amis disant au paralytique:  » écoute, il y a Jésus qui passe par là ; ça, il ne faut pas le rater; Il est là et Lui, Il peut te guérir. » J’imagine très volontiers cette scène même si ce n’est pas écrit dans l’évangile.

Ce « voyant leur foi » paraît suggérer que cet acte de charité est sur l’initiative des quatre amis.

J’ouvre une petite parenthèse : pensons à « porter » dans nos prières des amis malades que nous pouvons rencontrer. Bien sûr, c’est au sens figuré que nous pouvons les porter dans la prière.

Nos quatre amis, eux, c’est dans le concret qu’ils portent leur copain et son brancard et cela dans une audace peu commune, car ils passent par le toit et ils interrompent Jésus en plein enseignement puisqu’il est dit que Jésus était là au milieu de beaucoup de monde. Il n’était pas entrain de dormir ou de se recueillir, mais Il enseignait.

Quelle audace! Ils osent passer par le toit de la maison de la belle-mère de Pierre. Ils n’hésitent pas à bousiller un toit pour faire descendre leur copain paralytique auprès de Jésus. On ne nous parle pas de la tête de Pierre et de sa belle mère; mais essayez d’imaginer la scène. Et vous croyez qu’ils ont réparé le toit après?

C’est la seule guérison où on passe par un toit. C’est le deuxième point que je voudrais souligner.

Certes les toits de l’époque n’étaient pas comme les toits actuels en béton ou avec des poutres et tuiles comme dans nos temples ou maisons. Aujourd’hui, ils auraient du mal, les pauvres.

Là-bas, en ce temps là, c’était certainement un toit de chaume et de terre. Mais quand même il faut un sacré culot pour démonter le toit afin de parvenir jusqu’à Jésus.

C’est la maison de Pierre. Mais nos quatre amis n’ont pas hésité, ils sont allés à l’essentiel; il y avait urgence, Jésus passait, il ne fallait pas perdre l’occasion et ils savaient que Jésus pouvait libérer, guérir cet homme. Ils ne doutaient pas qu’Il allait faire bien plus que le guérir de sa paralysie mais le libérer de son péché.

Autre point, ils ont abîmé le toit de la maison, cela veut aussi peut-être nous dire que la structure de cette maison n’est pas la chose importante. Cette maison abrite Jésus mais ce n’est pas grâce à elle que nous pouvons rejoindre le Seigneur. Nos temples ne sont pas un chemin privilégié pour trouver Jésus. Ce sont de simples moyens, de simples lieux de réunion au service de l’essentiel, au service de l’amour de Dieu manifesté en Jésus qui vient pour libérer, pour sauver, pour guérir.

Nos amis vont à l’essentiel. Et vous noterez que Jésus ne leur dit pas: » ah, vous avez abîmé le toit, ce n’est pas bien ; vous auriez pu faire la queue comme tout le monde et attendre votre tour. »

Il n’y a aucun reproche. Par contre Il va en profiter, si je puis dire, pour donner un enseignement essentiel qui est que ce qui est important ce n’est pas tant d’être libéré des maladies physiques, même si là, le paralytique va être libéré, mais l’essentiel c’est d’être guéri d’une maladie beaucoup plus profonde qui s’appelle le péché. C’est la paralysie la pire qui soit. Et Jésus va libérer complètement cet homme. Cette guérison est le signe que Dieu pardonne, libère complètement.

Pour terminer, j’aimerais revenir et insister sur cette solidarité, sur cette charité des quatre amis; sans ses amis, cet homme n’aurait pas pu atterrir, c’est le cas de le dire, au pied de Jésus.

Cela nous renvoie à notre responsabilité personnelle comme disciple de Jésus pour d’abord faire l’expérience de la charité, de la solidarité en église; nous sommes un peuple de frères et de sœurs unis par la même foi, le même amour de Jésus. Nous devons être solidaire et porter ensemble le brancard de nos péchés, de la difficulté de vivre ensemble ici dans notre paroisse et ailleurs dans notre société et le brancard de la misère de notre monde.

Cette solidarité en église, nous pouvons la vivre de façon très concrète. Par exemple à Saint Raphaël, en mettant en place un tableau de nettoyage du temple et en s’inscrivant pour que, à tour de rôle, nous rendions notre lieu de culte propre et accueillant. Vous connaissez l’expression du pasteur Michel Bertrand : « les petites mains de l’église ».

Comme les quatre amis, ensemble, dans la foi, nous pouvons faire ou provoquer des miracles.

Nous pouvons aussi faire l’expérience d’être sauvé, d’être arraché à la paralysie du péché pour entrer dans cette liberté des enfants de Dieu et en même temps de ne pas vivre cela de manière égoïste mais par l’annonce de l’évangile, le témoignage concret dans notre vie quotidienne.

Pour conclure, gardons en mémoire que Jésus n’est pas comme nous, qu’il ne fait aucun reproche pour ce toit abîmé. Il a vu ce désir, cette audace, cette foi de nos quatre compères ou plutôt des cinq compères en comptant le paralytique. C’est ainsi qu’Il peut faire des miracles.

Et croyons bien que la miséricorde de Dieu n’a absolument aucune limite.

Amen

Renaud Leenhardt

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