Culte du 23 Juillet 2017 Port Grimaud
Culte du 23 Juillet Port Grimaud
Esaïe 44 v. 6 à 8 ; Romains 8 v. 26-27
Matthieu 13 v. 31-32 et 34-35
Esaïe 44 v. 6 à 8
Ceux qui façonnent des statues
Ainsi parle le SEIGNEUR, le roi d’Israël, son rédempteur, le SEIGNEUR (YHWH) des Armées : Je suis le premier et je suis le dernier, en dehors de moi il n’y a pas de Dieu.
Qui est comme moi ? Qu’il crie ! Qu’il l’annonce et m’expose tout ce qui s’est passé depuis que j’ai fondé le peuple d’autrefois ! Et qu’ils annoncent aussi ce qui est à venir, ce qui doit encore arriver !
Ne soyez pas effrayés, ne tremblez pas ; ne te l’ai-je pas fait entendre et annoncé depuis toujours ? Vous êtes mes témoins : y a-t-il un autre Dieu en dehors de moi ? Il n’y a pas d’autre Rocher, je n’en connais pas.
Romains 8 v. 26-27
De même aussi l’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; Et celui qui sonde les cœurs sait à quoi tend l’Esprit : c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints.
Matthieu 13 v. 31-32 et 34-35
Il leur proposa cette autre parabole : Voici à quoi le règne des cieux est semblable : une graine de moutarde qu’un homme a prise et semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand elle a poussé, elle est plus grande que les plantes potagères et elle devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches….
Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles ; il ne leur disait rien sans parabole, afin que s’accomplisse ce qui avait été dit par l’entremise du prophète : « Je prendrai la parole pour dire des paraboles, Je proclamerai des choses cachées depuis la fondation du monde ».
Chers frères et sœurs,
Dimanche dernier, ce dimanche et dimanche prochain les textes qui nous sont proposés nous enseignent et nous expliquent le « Royaume de Dieu » !
Pour cela Jésus racontent 7 paraboles : la parabole du semeur, la parabole de la mauvaise herbe, la parabole de la graine de moutarde (sur laquelle nous réfléchirons aujourd’hui) les paraboles du levain, du trésor caché, de la perle et enfin celle du filet qui seront traitées dimanche prochain.
Pour l’humanité toute entière la vie est une absurdité, si rien n’existe APRES la mort ! D’une certaine façon s’il n’existait rien après, nous serions comme des animaux.
Alors nous avons, selon les religions, une définition de ce que devrait être cet APRES.
Chez les Hindous c’est la réincarnation qui selon nos mérites nous permet de monter dans la hiérarchie des élus jusqu’à atteindre le NIRVANA pour devenir un pur esprit.
Chez les musulmans c’est d’être (si on a respecté les préceptes du coran) auprès d’Allah dans un palais là où coulent le lait et le miel et où 80 Houris sont là pour vous servir et accomplir vos désirs ! (Je me demande alors quel est le paradis des femmes ?)
Chez les animistes (en Afrique) le mort libère son esprit qui vient se rassembler avec ceux qui sont morts avant, pour protéger le village.
Pour les chrétiens, le mort ressuscitera au jour du jugement et sera dirigé soit en enfer pour le punir de toutes ses mauvaises actions, soit au purgatoire pour qu’il puisse se racheter, soit au Paradis si sa vie a été exemplaire.
Nous pourrions continuer cette énumération avec les religions d’Amérique latine, les Inuits etc..
Alors pourquoi Jésus parle-t-il du royaume au travers de paraboles au lieu de décrire concrètement ce qu’il est et sera ?
A cela deux raisons : Dieu n’est pas le Dieu des philosophes ou des savants fussent-ils théologiens. Dans et par les paraboles Jésus « tue » le dieu figé (et donc mort) des religions qui souvent en ont fait une idole !
Par les paraboles Jésus donne des exemples concrets, de la vie quotidienne de son temps pour nous apporter le Dieu vivant – un Dieu qui ressemble aux hommes. Seule une petite histoire (une anecdote) peut rendre compte de l’Histoire de notre humanité voulue par Dieu. Dans les paraboles, Dieu est un semeur, un père, un riche propriétaire, un ami, une femme pauvre, un époux en retard pour le festin de ses noces, un patron en voyage et bien d’autres conditions qui sont toutes celles de notre quotidien !
Et de cette « incarnation » dans notre temps présent et quotidien, Jésus affirme que le royaume n’est pas un APRES mais déjà un PRESENT. C’est pour cela que je préfère parler du Royaume de Dieu plutôt que du Royaume des cieux qui nous fait penser à un ailleurs et à un plus tard !
Venons-en à la parabole d’aujourd’hui « la parabole du grain de moutarde », mais après avoir fait un petit retour en arrière dans ce chapitre 13 de Matthieu.
La parabole du semeur Jésus dit : « Le Royaume de Dieu et la parole de Dieu sont faibles et à la merci des hommes » !
La parabole de la terre qui porte son fruit a dit : « Le Royaume et la parole de Dieu sont puissants et échappent à l’œuvre humaine » !
Ces deux affirmations paraissent contradictoires c’est pourquoi Jésus (après réflexion) nous donne la parabole du grain de moutarde comme synthèse des deux affirmations précédentes.
Tout d’abord soyons attentifs à la formule d’introduction de la parabole : le royaume n’est pas semblable à une graine de moutarde en elle-même, mais à une graine qu’un homme a
semé ! La caractéristique des paraboles du royaume c’est quelles font toujours référence à ce qu’un homme (ou une femme) fait ou a fait.
De plus cette graine (la plus petite des graines) est semée dans un champ ! Cette bizarrerie agricole et courante chez Matthieu qui aime faire ressortir le caractère inattendu et paradoxal de l’action de Jésus.
Si Jésus évoque cette petite graine c’est pour la comparer à Lui et à son ministère. Fils de charpentier, né dans une étable à Bethleem, dans la plus petite tribu d’Israël, obligé de fuir en Egypte pour échapper à Hérode.
Ce que le Christ est, ce qu’il est venu faire, son message, son salut, c’est ce qu’il y a de plus petit sur la terre. Ce n’est pas sans raison que le Christ insiste sur cette dernière expression. Jésus sait pertinemment, en tant que Juif qu’il est le plus petit de tous les hommes qui sont venus faire quelque chose ici-bas, selon les critères de son époque et j’oserai dire de la nôtre. Il fera la plus petite œuvre qui soit. Rien ne peut être plus petit qu’une mort, surtout ignominieuse !
Ne nous y trompons pas, cela concerne aussi l’Eglise, les chrétiens, la prédication et le reste : tout cela ne sera jamais qu’un grain de moutarde. Nous n’avons donc pas à jouer au petit pois ou même au noyau de pêche. Nous sommes nous aussi ce qu’il y a de plus petit, de plus inutile ici-bas.
L’Eglise dégénère quand elle joue au petit pois. De même quand elle se gonfle comme la grenouille de la fable, quand elle croit qu’elle va vraiment servir aux hommes, quand elle croit disposer d’une puissance spéciale, d’un pouvoir surnaturel qui la rendrait particulièrement utile.
L’expression : « Eglise-servante des hommes » est finalement très ambiguë et elle peut être pétrie d’orgueil.
Face à ce constat qui reflète l’expression : « Le Royaume de Dieu et la parole de Dieu sont faibles et à la merci des hommes » de la parabole du semeur vient « s’opposer » l’image de cette petite graine devenu un arbre immense qui produit des branches telles, que les oiseaux viennent s’y abriter. Ce qui signifie que toute la Création, absolument toute viendra y trouver refuge.
Et pourtant cette graine ou plante n’existe pas !!! Jésus sais très bien que son image ne « colle »pas !
Il faudrait plutôt dire : le royaume de Dieu est comme un grain de moutarde qui grandirait et deviendrait le plus grand arbre et produirait des branches telles, que les oiseaux viendront s’y abriter.
Si Jésus parle au présent c’est pour nous affirmer qu’à notre insu, sans que nous nous en rendions compte, la graine semée par Jésus grandit déjà et produit de nombreuses branches.
Et pour moi, cette graine, synthèse des deux paraboles, c’est l’Amour que le Christ à fait entrer dans le monde, cet amour qui ne périra jamais !
Plus petit que toute les autres semences, plus dérisoire que les autres réalités humaines, il grossit et grandit avec tous ces petits gestes d’amitié et d’amour que les hommes auront pu manifester entre eux ou envers Dieu et qui, jetés ici-bas sont condamnés à grandir et un jour à récupérer tout le reste.
Nous ne pouvons marcher que par la foi, face à cette affirmation de Jésus mais l’essentiel n’est-il pas de savoir que le Royaume grandit et que nous aurons notre place et les autres avec nous.
Amen